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Un projet d'urbanisme agricole

Site : La friche "Alten Leipziger Bahnhof", Dresde, Allemagne

Surface : 20 Ha

Professeur référent : Mr Marco Tabet et Mr Pierre Tisserand

Une friche industrielle en Allemagne de l’Est. Autant de problématiques et d’enjeux que sous-entend un site comme le nôtre. Dresde, ville massivement bombardée en 1945, est toujours le sujet d’un débat d’idée sur son identité. Un centre historique reconstruit à l’identique destiné uniquement aux touristes et un centre nouveau au bord de l’implosion se font face. La friche, entre ces deux quartiers, est au croisement de populations diverses avec des problématiques et des aspirations différentes. Le but : réintégrer la friche dans le fonctionnement de la ville en tant que nœud de liaison entre ces différents quartiers. Un passé à prendre en compte et un futur à écrire.

Le projet urbain et architectural que nous proposons ne modifie pas fondamentalement le site existant mais le complexifie, comme une nouvelle grille de lecture qui se superpose aux activités déjà présentes sur le site. Les bâtiments existants abandonnés sont conservés, les flux officieux sont valorisés et les connexions à la ville redessinées. Le but est de comprendre le fonctionnement actuel de la friche, et implanter notre projet comme la suite de son histoire, et non pas comme un retour à 0.  L’usage perdue de la gare renait aujourd’hui à travers le concept d’une ferme urbaine. De nouveaux bâtiments agricoles, des champs et des lacs sont créés. Le minéral, le bois, l’eau et le végétal viennent modeler le terrain et le relief : pour créer un paysage architecturé.

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Vue aérienne de la ville de Dresde / site de projet indiqué en rouge

Carte de la ville de Dresde 

en vert : les jardins potgers / ouvriers

en jaune : les friches industrielles

en rouge : la friche industrielle choisie comme site de projet

COMPRENDRE LA FRICHE, SE LA RÉAPPROPRIER, RALENTIR LA VILLE

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ESPACE BINAIRE A CONSERVER :

VÉGÉTAL / MINÉRAL

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IMPLANTION D'UNE TRAME RECTILIGNE TECHNIQUE ET D'UNE TRAME ORGANIQUE PUBLIQUE

SCHÉMA CONCEPT FINAL QUI S'APPUIE SUR L'ETAT ACTUEL DE LA FRICHE

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Cartographie de l'état actuel de la friche : minéraux, végétaux, bâtiments, flux officieux

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Plan masse du projet urbain 

CRÉER UN TRAIT D'UNION ENTRE LES DIFFÉRENTS PAYSAGES : INDUSTRIEL, PORTUAIRE, AGRICOLE

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Coupe de site de la gare au port

Coupe de site le long d'un chemin

LA FERME URBAINE : UNE NOUVELLE CONCEPTION DU VIVRE EN VILLE

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Axonométrie d'aménagement urbain : en noir les nouveaux bâtiments

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Axonométrie de fonctionnement par programmation et flux

UNE TRANSITION ENTRE LE MONDE RURAL ET LE MONDE URBAIN

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Plan masse de l'aménagement de l'espace agricole

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Plan masse de l'aménagement du nouvel espace public

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LA NOTION DE PERMACULTURE

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La friche industrielle définie comme un lieu de Tiers Paysage

La friche est un lieu abandonné, qui détient une histoire, on y avait fait quelque chose avant. Bien souvent, ce terme est dévalorisant, l’activité ancienne du site est perdue et on considère ce lieu comme inutile, car non productif, non rentable. Dans l’opinion commune, la friche au sein de la ville est un espace peu apprécié, qui fait peur, car non accessible, dense de végétation. On ne la comprend pas donc on ignore ce qu’elle abrite et les projets urbains viseront souvent à raser la totalité de la végétation sauvage « embarrassante et gênante ». 

Gilles Clément nous montre, au contraire, que ces lieux de tiers paysage (les endroits délaissés par l’homme) sont en fait source de richesse et de grande biodiversité par rapport aux espaces gérés par l’homme, en effet, au bout de 7 ans, elle abrite déjà une grande biodiversité. Le terme de Tiers Paysage renvoie à la notion de Tiers Etat : un lieu qui n’exprime ni le pouvoir, ni la soumission au pouvoir.

Selon Gilles Clément, le jardinier est celui qui travaille avec le vivant, il doit écouter, interpréter les énergies naturelles, celle du génie naturel, pour trouver sa place. Le génie naturel est l’ensemble des mises au point, adaptabilités des animaux et végétaux pour survivre, il y a une communication forte au sein du monde naturel, que le jardinier doit analyser et comprendre.

Pour réfléchir à une implantation qui s’inscrit dans cette démarche, nous avons décidé d’analyser le site existant dans ses détails : les arbres, le relief, la nature du sol, les espaces plutôt minéral ou naturel, l’orientation, le vent, ainsi que les alentours du site, la composition des ilots, les hauteurs des bâtiments, les matériaux utilisés, afin de comprendre comment nous pouvions modifier, moduler le paysage existant et le compléter.

Nous avons donc souhaité partir de la biodiversité déjà existante pour créer des espaces à cultiver.

L’agriculture en permaculture s’inscrit dans la même démarche que celle du jardin de Gilles Clément, en prenant comme modèle la nature, en cherchant à l’imiter, et en se rapprochant notamment des cycles biologiques naturels des plantes. Ainsi on considère que chaque élément ne doit plus être traité séparément mais dans son ensemble et que chacun d’entre eux a sa place et son importance. Aussi dans l’agriculture en permaculture on favorise le développement de microparcelles sur lesquelles sont plantées plusieurs variétés de végétaux les unes à côté des autres afin de profiter des propriétés complémentaires de chaque espèce.

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UN PAYSAGE ARCHITECTURE & UNE ARCHITECTURE PERMACULTURE

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Afin de répartir les différents espaces nécessaires au fonctionnement de la ferme urbaine, nous avons tout d’abord remarqué que notre terrain était divisé en deux zones, une plutôt végétale et une plutôt minérale. De cette première observation, nous avons décidé de dédier la première partie à l’espace productif de la ferme, les champs professionnels, et la seconde à l’espace d’ouverture au public.

Le site, étant d’une superficie de 20 hectares, il était nécessaire de réfléchir aux différentes façons de le redécouper et de faire traverser des voies publiques. Nous ne souhaitions pas établir un quartier constitué d’ilots identiques, dans une trame seulement rectiligne et efficace. Dans l’idée de respecter l’esprit du lieu, et de s’adapter au paysage existant, nous avons repris les circulations officieuses du terrain, et nous les avons reliées aux voies publiques existantes pour intégrer ce site à l’ensemble du quartier. Il en résulte une trame organique, des larges voies courbes cyclables pour la contemplation et la balade au sein de la ferme (6m de large). Pour les agriculteurs, nous avons établi une trame de circulation rectiligne et efficace adapté à la culture.

La partie agricole est pensé comme un patchwork de parcelles indépendantes sur lesquelles l’agriculteur possède son logement, son espace de travail, et un lieu dédié à l’ouverture au public.  

Nous avons gardé la majorité des bâtiments présents sur le site supprimant seulement la halle centrale, deux bâtiments en béton du 20° utilisés comme bureaux, et des petits bâtiments de stockage abandonnés. Le site forme un ensemble hétéroclite, dont les tailles, hauteurs, axes, âges, matériaux varient d’un bâtiment à un autre. Nous ne souhaitons pas casser l’identité de chaque élément par un concept architectural général qui détruirait la singularité de chaque élément. Chaque élément a son importance et fait partie d’un ensemble. L’ordre n’est pas synonyme de propreté : dans la nature, l’ordre s’exprime par l’inattendu, le mouvement, le changement. L’ordre qu’on impose à la nature est artificiel. Nous souhaitons ainsi traiter le site de cette manière : une architecture qui s’adapte, qui surprend, qui peut être modulable, qui est singulière à chaque bâti. Aux bâtiments conservés en vue d’être réhabilités, nous avons décidé de venir implanter des petits modules architecturaux. Par la répétition de ces modules, nous souhaitons créer un paysage architecturé, et donner une identité au site, qui devient identifiable dans ses limites.

Plan de Rez-de-chaussé de l'ensemble de la ferme

Maquette de site en bois à l'échelle 1/2000 - site de la "Alten Leipziger Bahnhof" amovible (une maquette avant projet, une après projet) 

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Perspective de la transition entre l'espace public minérale et la partie agricole

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